En 2015, dans le cadre de la stratégie de conservation, un programme d’élevage du Criquet de Crau a été mis en place en collaboration avec le parc zoologique de Thoiry et la vétérinaire Dr Gibault. Au fil du temps, il a été complété avec une petite station d’élevage in situ à Calissane et une station d’élevage ex situ à Thoiry, qui a été transférée en 2018 à la station d’élevage de Dr Gibault. Dr Gibault a été sélectionnée pour la coordination du programme d’élevage dans le cadre du projet LIFE.
Le projet LIFE vise à augmenter la capacité d’élevage avec deux stations d’élevage supplémentaires implantées aux parcs zoologiques de La Barben et du Muséum de Besançon. Ils permettront de réaliser de premiers tests de réintroduction.
Améliorer la reproduction en captivité et démarrer un programme de réintroduction
La coopération avec deux parcs zoologiques permettra d’augmenter le nombre de stations de reproduction ex situ. La création d’une seconde station in situ dans la Crau améliorera également la capacité d’accueil sur place des oothèques et d’élevage des juvéniles afin d‘augmenter le nombre d’individus.
Pour sauver Prionotropis rhodanica de l’extinction, une réintroduction est prévue sur deux ou trois sites avec des individus issus de l’élevage.
Tout petit après l'éclosion, il me faut cinq mues pour devenir adulte.
Combiner un élevage in-situ et ex-situ
Jusque-là nous n’avons pas encore réussi à mener à bien un cycle de développement complet en dehors de la Crau, dont les conditions du climat et du sol sont si particulières. C’est pourquoi nous utilisons depuis 2018 une combinaison d’élevage ex situ et in situ. Nous capturons les jeunes criquets au printemps, pour les faire grandir jusqu’au stade adulte et pondre en dehors de la Crau, à l’abri de la prédation et d’autres dangers.
Les oothèques sont ensuite transférées dans la Crau et enfouies à environ 1 cm dans le sol, dans deux volières pour les protéger des prédateurs, par exemple des oiseaux et des rongeurs. Dès la fin de l’été et jusqu’à l’éclosion des jeunes début avril, les oothèques sont régulièrement contrôlées par l’équipe du Conservatoire d’espaces naturels de Provence-Alpes-Côte d’Azur. Une étiquette indique l’endroit où l’oothèque est enterrée. Après de fortes pluies, elles peuvent remonter à la surface et doivent être enterrées à nouveau. Malheureusement, les oothèques sont également prédatées par d’autres invertébrés, ce qui entraîne des pertes au cours de la saison.